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expliqué par Rudolf Steiner

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Titres des conférences données à Nuremberg du 18 au 30 juin 1908:

   Première conférence : L'Apocalypse, description de l'initiation chrétienne

   Deuxième conférence : La nature de l'initiation. Les premier et deuxième Sceaux

   Troisième conférence : Les lettres aux sept communautés

   Quatrième conférence : Les sept sceaux et leur ouverture

   Cinquième conférence : L'évolution de l'homme et l'évolution de la terre. Les vingt-quatre Vieillards et la Mer de cristal.

   Sixième conférence : L'homme aux époques lémuriennes et atlantéenne. Le Mystère de Golgotha.

   Septième conférence : La formation de l'individualité consciente. La descente dans l'abîme. La race bonne et la race mauvaise.

   Huitième conférence : L'évolution à venir de l'humanité. Les civilisations des sept Sceaux et les sept Trompettes.

   Neuvième conférence : Le passage à la terre spiritualisée. La femme vêtue de soleil. La bête à sept têtes et à dix cornes

   Dixième conférence : Le cours de l'évolution à travers les sept états de conscience, les sept états de vie et les sept états de forme. L'effusion des Coupes de colère.

   Onzième conférence : Le nombre 666. Soradt, le démon solaire. La chute de Babylone et les noces de l'Agneau. La Jérusalem nouvelle. La victoire de Michaël sur le dragon.

   Douzième conférence : La première et la seconde mort. Le nouveau Ciel et la nouvelle Terre. Origine de l'Apocalypse.

   Notes : Remarques sur le nombre 666 dans la onzième conférence

Conférence du 19 juin 1908

La nature de l'initiation. Les premier et deuxième Sceaux


... Nous avons déjà souligné hier ce qui doit se passer en l'homme pour qu'il reçoive l'initiation. Il ne peut y parvenir s'il ne se consacre qu'aux préoccupations habituelles aux hommes de notre temps. Il faut qu'il y soit préparé en pratiquant pendant la vie ordinaire les exercices que prescrivent les écoles d'initiation, la méditation, la concentration, etc. Au fond, par leur signification, ces exercices sont les mêmes dans toutes les écoles. Ils ne diffèrent un peu que dans la mesure où, alors qu'on remonte dans le passé vers les écoles initiatiques préchrétiennes, ils visent davantage à exercer, à développer les forces de la pensée. A mesure que nous approchons de l'ère chrétienne, ils visent plutôt à développer les forces de la sensibilité, et plus nous approchons des temps modernes, plus nous voyons que dans ce qu'on appelle les écoles rosicruciennes, déterminées par les exigences et les besoins de l'humanité, c'est une culture particulière de la volonté, la pratique d'exercices formant la volonté qui sont instaurées. Bien que tout d'abord les méditations soient analogues à celles des autres écoles, c'est un entraînement particulier des forces de la volonté qui forme partout la base des exercices rosicruciens. Mais ce qui importe et qui était obtenu par les exercices de l'école orientale des Mystères aussi bien que par ceux de l'école égyptienne ou pythagoricienne; etc., et ce qui rend efficaces aussi les exercices ayant surtout pour point de départ la méditation de l'Evangile de Jean, c'est que l'action exercée sur l'homme pendant la veille, ne serait-ce que peu de temps, disons cinq ou quinze minutes seulement, se prolonge lorsqu'avec le sommeil le corps astral se dégage. Peu à peu, chez un homme qui pratique, disons, de ces exerci:ces occultes, le corps astral rév le, pendant la nuit, les transformations les plus variées. Il montre d'autres phénomènes lumineux, et cette répartition plastique des organes dont nous avons parlé, qui se précise de plus en plus. Le corps astral est pourvu peu à peu d'une organisation interne analogue à celle qui a pourvu le corps physique d'yeux, d'oreilles, etc.
Mais cela ne conduirait pas encore à voir grand-chose, surtout chez l'homme d'aujourd'hui. Certes, quand ses organes internes sont formés depuis quelque temps, il perçoit déjà certaines choses. Il commence alors à rester conscient dans son sommeil. De l'obscurité totale habituelle, des mondes spirituels se dégagent confusément. Ce que l'homme peut alors percevoir, ce qu'il a perçu dans le passé notamment, car aujourd'hui c'est déjà plus rare, ce sont de merveilleuses images de la vie végétale. Telles sont les acquisitions les plus primitives de la clairvoyance. Là où ne régnait autrefois que la nuit de l'inconscience surgit comme en un rêve, mais vivante et réelle, une sorte de forme végétale. Beaucoup de choses décrites dans les mythologies des peuples anciens ont été perçues de cette manière. Lorsque la légende nordique raconte que Wotan, Willi et We trouvèrent un, arbre sur une plage et qu'ils en firent un être humain, elle indique qu'une telle image a d'abord été perçue. Dans toutes les mythologies vous pouvez rencontrer ce mode primitif de perception, de vision végétale.
Le Paradis est aussi la description d'une telle vision, notamment avec ses deux arbres, celui de la Connaissance et celui de la Vie ; c'est une acquisition de la voyance astrale. Ce n'est pas sans raison que, dans la Genèse elle-même, le Paradis et en général tout ce qui est décrit au début du récit biblique nous sont présentés comme une telle vision. Il faut seulement apprendre à lire la Bible, et l'on comprendra avec quelle profondeur et quelle richesse de sens elle conserve dans ses descriptions cet état mystérieux de la conscience. Autrefois, on ne donnait pas du Paradis, du début de la Bible, le même enseignement qu'aujourd'hui. On indiquait qu'Adam "tomba dans un profond sommeil", et c'était dans ce sommeil, disait-on aux premiers chrétiens, qu'Adam avait eu la vision rétrospective de tous les événements décrits dans la Genèse. C'est seulement aujourd'hui qu'on croit que ces paroles se trouvent là par hasard. Elles ne sont pas là par hasard. Chaque mot dans la Bible est riche d'un sens profond, et seul peut le comprendre celui qui accorde à chacun sa valeur.

...

Il ne suffit pas que des organes se développent dans le corps astral. Il faut qu'ils s'impriment dans le corps éthérique. Comme un cachet grave son empreinte dans la cire, les organes du corps astral doivent s'imprimer dans le corps éthérique. Dans ce but, lors des initiations d'autrefois, le néophyte était plongé dans un état tout à fait particulier, semblable à la mort, et durant trois jours et demi. Nous discernerons toujours mieux qu'aujourd'hui on ne peut ni ne doit plus pratiquer cette opération ; on utilise aujourd'hui d'autres moyens. Ce que je décris maintenant, c'est l'initiation préchrétienne, dans laquelle le futur initié était plongé, par celui qui connaissait cette procédure, dans un état semblable à la mort durant trois jours et demi. Ou bien on le plaçait dans une petite pièce, dans une sorte de tombeau. Il y reposait dans un état voisin de la mort. Ou bien il était lié dans une position particulière à une croix, les bras étendus, ce qui l'aidait à entrer dans l'état que l'on voulait obtenir.

Nous avons appris par les conférences les plus diverses que la mort intervient chez l'homme quand le corps éthérique, le corps astral et le Je se dégagent, ne laissant que le corps physique. Il se produit ainsi à la mort quelque chose qui sinon n'arrive jamais dans le cours normal de la vie. Le corps éthérique n'abandonne jamais le corps physique, même dans le sommeil le plus profond. Pendant cet état semblable à la mort, une partie au moins du corps éthérique quittait aussi le corps physique, et se trouvait alors en dehors de celui-ci. Comme vous le savez, dans le langage des conférences plus ésotériques, on dit que le corps thérique est " extrait ". Ce n'est pas exactement le cas. Mais nous pouvons, maintenant seulement, faire de ces distinctions subtiles.

En fait, pendant ces trois jours et demi où le prêtre-initiateur veillait tout spécialement sur le néophyte, celui-ci se trouvait dans un état où seule la partie inférieure de son corps physique était unie au corps éthérique. C'est là le moment où le corps astral, avec tous les organes qui s'y sont formés, s'imprime dans le corps éthérique, et où se produit l'illunation. Lorsqu'on le réveillait après trois jours et demi, il était intervenu ce que l'on appelle l'illumination, qui succède à la purification, laquelle consiste seulement. en la formation des organes du corps astral. Dès lors, le d1sc1ple éta1t capable de connaître le monde spirituel. Ce qu'il avait vu auparavant n'était qu'un stade préliminaire à ce.te contemplation. Le monde constitué d'une sorte de formations reprodmsant surtout des plantes était maintenant complété par des formes essentiellement nouvelles.

Nous en venons maintenant à caractériser de façon plus précise ce que l'initié commençait à contempler. Conduit maintenant jusqu'à l'illumination, il savait en s'éveillant qu'il avait vu quelque chose dont auparavant il n'avait acquis aucune connaissance. Qu'avait-il donc vu ? Quelle image significative lui rappelant cette contemplatioin pouvait-il, en un certain sens, évoquer dans son âme ? Si nous voulons nous expliquer ce que l'intéressé avait vu, il nous faut regarder un peu l'évolution de l'homme et nous rappeler que c'est progressivement seulement que l'homme a atteint le degré de conscience individuelle qu'il possède aujourd'hui. Il n'a pas toujours pu se dire "je" à lui-même comme il le fait aujourd'hui. Il nous suffit de remonter au temps où les Chérusques, les Hérules, etc., peuplaient les contrées où vivent les Allemands aujourd'hui. Alors l'individu ne se ressentait pas comme un Je isolé, mais comme un élément de sa tribu. De même que les doigts de la main ne se ressentent pas comme ayant une existence indépendante. Le Chérusque n'avait pas de lui-même un sentiment tel qu'il pouvait vraiment se dire à lui-même : " je ". Le Moi était celui de toute la tribu. Celle-ci constituait un organisme et les groupes d'êtres humains unis par les liens du sang avaient pour ainsi dire une âme-groupe en commun. Tout comme vos deux bras font partie de votre Je, vous étiez vous-mêmes les membres d'une grande communauté à cette époque.

Ceci est encore distinctement perceptible chez le peuple de l'Ancien Testament. Chacun s'y considérait comme un membre de la communauté. Le fait est que l'individu, lorsqu'il prononçait le "je" ordinaire,n e parlait pas vraiment de lui-même; il sentait présent en lui quelque chose de plus profond lorsqu'il disait : "Moi et le Père Abraham sommes un". Car pour lui, une certaine conscience du Je remontant à Abraham parvenait à chaque individu à travers toutes les générations. Tous ceux qui étaient liés par le sang étaient englobés dans un Je unique. C'était comme une âme­groupe embrassant le peuple entier, et ceux qui y voyaient clair disaient: Ce qui constitue vraiment notre être le plus intime, éternel, ne réside pas en un seul de nous, mais dans le peuple entier. Tous les individus font partie de ce Moi commun. C'est pourquoi aussi chacun savait qu'en mourant il s'unirait à une entité invisible remontant jusqu'au Père Abraham. Il sentait réellement qu'il s'élèverait jusqu'au giron d'Abraham. Il se sentait protégé par l'âme-groupe du peuple comme au sein de l'éternité. Cette âme-groupe ne pouvait pas descendre sur le plan physique. les hommes ne voyaient que des formes humames isolees ; mais celles-ci n'étaient pas pour eux la réalité, la réalité était dans le monde spirituel. Ils pressentaient que la force qui passe à travers. le sang était de nature divine. Et voyant nécessairement Dieu en Jéhovah, ils appelaient Iahvé ce principe divin et Michaël sa face. Ils considéraient Iahvé comme l'âme-groupe de leur peuple.

Ces entités spirituelles, l'individu ne pouvait pas les voir ici-bas. Il n'était donné qu'à l'initié de contempler les âmes­groupes les plus importantes, lorsqu'il vivait le moment grandiose où son corps astral apposait son empremte dans son corps éthérique. Lorsqu'en effet nous reportons le regard vers le passé de l'humanité, nous constatons partout que le Je actuel s'est développé à partir de cette conscience collective, de ce Moi-groupe. Plus le voyant remonte en arrière, et plus il voit les individus s'unissant entre eux pour former les âmes-groupes. Or, il existe quatre types principaux d'âmes-groupes, quatre prototypes. Lorsqu'on prend les différentes âmes-groupes, on voit qu'elles ont entre elles une certaine ressemblance, mais aussi des différences. En les répartissant, on obtient quatre groupes, quatre prototypes, que l'on distingue nettement quand le regard clairvoyant remonte à cette époque où l'homme n'avait pas encore revêtu un corps de chair, n'était pas encore descendu sur la terre. Car maintenant il nous faut nous représenter avec précision le moment où l'homme est descendu des régions spirituelles vers un corps de chair. Ce moment, nous ne pouvons le décrire qu'à l'aide de grands symboles.

Il y eut une époque où notre terre était faite d'une matière beaucoup plus malléable qu'aujourd'hui, où rochers et pierres n'étaient pas aussi durs qu'aujourd'hui, où les formes végétales étaient différentes, où l'univers formait comme un océan primordial contenant toutes choses, où l'air et l'eau n'étaient pas distincts, où de tous les êtres qui aujourd'hui habitent la terre, seuls les animaux et les plantes avaient pris forme dans l'eau. Lorsque les minéraux commencèrent à prendre leur forme actuelle, on put dire que l'homme émergeait de l'invisibilité. Et il apparaissait au candidat à l'initiation enveloppé d'une sorte de gaine, descendant des régions correspondant à ce qu'est aujourd'hui l'atmosphère. Les hommes n'étaient pas encore présents dans un corps physique dense, alors que l'animal l'était déjà dans un corps de chair. Même à l'ère lémurienne, ils étaient encore des êtres "aériens". Et ils se sont répartis en quatre âmes-groupes qui apparaissent au clairvoyant en images : d'un côté celle du Lion, de l'autre celle du Taureau, en haut quelque chose comme celle de l'Aigle, et en bas, au milieu, quelque chose qui ressemble à un homme. C'est ainsi qu'apparaît l'image perçue par clairvoyance. Ainsi émergea l'homme des ténèbres du pays des esprits. La force qui l'a construit apparaît autour de lui, formant une sorte d'arc-en-ciel. Les forces plus voisines du physique entourent cette forme humaine à la façon d'un arc-en-ciel. Il faut que cette naissance de l'homme soit décrite dans les domaines les plus différents et de la manière la plus variée. Ici, nous la décrivons telle qu'elle apparaît au regard rétrospectif du chercheur : telles ces quatre âmes-groupes se dégageant d'une essence commune, divine et humaine à la fois, descendue vers la terre. Depuis toujours, on a représenté symboliquement ce moment sous la forme que vous trouvez sur le deuxième de ce qu'on appelle les sept Sceaux occultes. C'en est la représentation symbolique, mais elle est plus qu'un simple symbole. Vous avez, émergeant de l'infini spirituel indéterminé, ces quatre âmes-groupes entourées d'un arc-en-ciel, et le nombre douze. Ce nombre, il nous faut aussi comprendre ce qu'il signifie.

Lorsque vous voyez apparaître ce qui vient d'être décrit, vous avez, dans la perception clairvoyante, le sentiment suivant : quelque chose apparaît, sortant d'une réalité spirituelle indéterminée, et qui est entouré d'une forme de tout autre nature. Et ce qui est autour fut autrefois symbolisé par le cercle du Zodiaque, par les douze signes du Zodiaque. Le moment où l'on accède à la clairvoyance est encore lié à bien d'autres expériences. La première chose que perçoit celui dont le corps éthérique se dégage, c'est la sensation de s'étendre, de se dilater jusqu'à se confondre avec tout ce qu'il perçoit. Le moment vient où l'initié se dit : Non seulement je vois ces quatre formes, mais je suis en elles, j'ai dilaté mon être jusqu'à les englober. En percevant ce qui est symbolisé par le Zodiaque et le nombre douze, il s'identifie avec. Tout ce qui entoure ce qui se dévoile, nous le comprendrons encore mieux en nous remémorant que notre terre a passé par plusieurs incarnations antérieures. Nous savons en effet qu'avant de devenir Terre, elle a passé par l'état de Saturne, puis par celui du Soleil, par celui de la Lune, et qu'enfin seulement elle devint la terre actuelle. Tout cela était nécessaire. C'est seulement ainsi que devint possible l'apparition sur la terre actuelle des êtres qui y sont nés et qui durent peu à peu se développer en passant par de telles métamorphoses.

Si donc on remonte à un lointain passé, on contemple le premier état de notre terre, l'ancien Saturne qui, au début de son existence, n'était pas même lumineux, et n'existait qu'à l'état d'une sorte de chaleur. Vous n'auriez pas pu le voir sous la forme d'une sphère brillante, mais en vous approchant de lui, vous seriez entrés dans un espace plus chaud, justement parce qu'il n'existait qu'à l'état calorique.

On pourrait se demander : la formation de l'univers a-t­elle commencé avec Saturne ? d'autres états n'ont-ils pas peut-être provoqué ce qui est devenu Saturne ? d'autres incarnations planétaires ne l'ont-elles pas précédé ? Mais il serait difficile de remonter au delà de Saturne, parce qu'en effet c'est là seulement que commence quelque chose en l'absence de quoi nous ne pouvons pas remonter au-delà. C'est en effet avec lui que commence ce que nous appelons le temps. Il y eut auparavant d'autres formes d'existence, mais à vrai dire nous ne pouvons pas parler d' "auparavant" parce que le temps n'existait pas encore. Car le temps, lui aussi, a eu un commencement. Avant Saturne, il n'y avait pas de temps, il n'y avait que l'éternité, la durée ; tout existait simultanément. Que les phénomènes se succèdent, cela n'a commencé qu'avec Saturne. Dans la situation de l'univers où il n'y a qu'éternité, durée, il n'y a pas non plus de mouvement. Car pour qu'il y ait mouvement, il faut que le temps existe. Mais avant Saturne, le temps ne s'écoule pas, il n'y a que durée, immobilité ; comme on dit aussi en occultisme : c'est un état d'ineffable repos dans la durée. Telle est l'expression juste : un état d'ineffable repos dans la durée a précédé Saturne. Le mouvement des corps célestes n'a pris naissance qu'avec Saturne, et l'orbe esquissé par les douze constellations du Zodiaque fut conçu comme en étant le signe. Le temps mis par une planète à parcourir une de ces constellations fut appelé une "heure du monde", considéré comme une "heure cosmique". Douze heures cosmiques, douze heures de jour, douze heures de nuit ! Chaque phase d'évolution cosmique -Saturne, Soleil et Lune - compte une succession d'heures cosmiques qui sont groupées en jours cosmiques. De ces douze époques, sept sont extérieurement perceptibles, et cinq plus ou moins invisibles dans leur déroulement. On distingue donc sept cycles saturniens, c'est­à-dire sept grandes journées et cinq grandes nuits saturniennes. Vous pouvez dire aussi cinq jours et sept nuits, car le premier et le dernier de ces jours sont crépusculaires. On a l'habitude d'appeler Manvantara ces sept jours cosmiques, et Pralaya les cinq nuits cosmiques. Si l'on utilise notre manière de calculer le temps, on réunit les états planétaires deux à deux, donc Saturne et Soleil, Lune et Terre. On obtient ainsi vingt-quatre cycles qui constituent des époques essentielles dans l'évolution du monde. On peut se les représenter comme régies par les entités cosmiques mentionnées dans l'Apocalypse sous le terme les vingt-quatre Vieillards, qui règlent la marche de l'univers et le temps. Sur le Sceau, ils sont indiqués par l'horloge cosmique. Les chiffres de l'horloge sont seulement cachés par les doubles couronnes des vieillards, pour indiquer que ce sont les rois du temps qui gouvernent les mouvements des corps célestes. (Voir en fin de volume le deuxième Sceau.)

L'initié revoit donc tout d'abord ces images du passé. Il nous faut maintenant nous demander: pourquoi l'initié revoit-il cette image ? Parce qu'en elle sont représentées par un symbole astral les forces astrales qui ont donné sa forme actuelle au corps éthérique, et d'après celui-ci le corps physique. Il vous est facile de vous le représenter. Imaginez l'homme couché dans son lit, ayant, avec son corps astral et son Je, quitté son corps éthérique et son corps physique. Or, tels qu'ils sont aujourd;hui, l'astral et le Je appartiennent nécessairement aux corps physique et éthérique. Ceux-ci ne peuvent pas exister par eux-mêmes. Ils sont devenus tels parce que le corps astral et le Je leur ont été incorporés. Dépourvu d'astral et de Je, un corps physique n'aurait ni sang ni système nerveux. C'est pourquoi la plante peut vivre sans corps astral et sans Je : elle n'a ni sang ni nerfs. Le système nerveux est en effet lié au corps astral et le sang au Je. Aucun être n'a dans son corps physique un système nerveux qui ne soit imprégné d'un corps astral, ni de système sanguin sans qu'un Je y soit présent.

Réfléchissez à ce que vous faites chaque nuit : vous abandonnez sans regret vos corps physique et éthérique, et vous les laissez livrés à eux-mêmes avec le système sanguin et le système nerveux. S'il ne tenait qu'à vous, votre corps devrait entrer en décomposition du fait que vous quittez votre système nerveux et votre système sanguin. Il mourrait au moment où votre corps astral et votre Je quitteraient vos corps physique et éthérique. Mais le regard clairvoyant perçoit que d'autres entités, des entités spirituelles supérieures, viennent alors y prendre place. Il les voit y pénétrer et faire ce que l'homme lui-même ne fait pas pendant la nuit : prendre soin de son sang et de son système nerveux. Or ce sont ces mêmes entités qui ont formé l'homme éthérique et physique, non pas simplement aujourd'hui, mais d'incarnation en incarnation. Ce sont ces mêmes entités qui, sur Saturne, ont fait apparaître le premier germe du corps physique et qui, sur l'ancien Soleil, ont modelé le corps éthérique. Ces êtres qui ont, dès les origines saturniennes et solaires, élaboré les corps physique et éthérique de l'homme, agissent encore en lui toutes les nuits pendant qu'il dort et abandonne sans regret son corps physique et son corps éthérique, les livrant pour ainsi dire à la mort ; ils le pénètrent alors et prennent soin de ses systèmes nerveux et sanguin.

C'est pourquoi aussi il est compréhensible qu'au moment où le corps astral entre en contact avec le corps éthérique pour s'y imprimer, alors que l'homme est pénétré par ces forces qui l'ont formé, il en voit l'image, symbolisée dans le deuxième Sceau. Ce qui le maintient en vie et le relie à tout le cosmos s'éclaire à ce moment de l'initiation. Il voit ce qui a formé le corps physique et le corps éthérique, ce qui assure chaque nuit leur existence. Mais il n'a encore aucune part à cette oeuvre, car il ne peut pas encore exercer une action sur ces deux éléments constitutifs de son être. S'ils ne dépendaient que de lui, son corps physique et son corps éthérique, reposant dans son lit durant la nuit, seraient réduits à une existence végétative. C'est pourquoi l'homme est inconscient dans l'état de sommeil, comme l'est toujours la plante.

Qu'en est-il alors de ce qui, pendant le sommeil, se dégage de l'homme ordinaire, qu'en est-il du corps astral et du Je ? Ils ne sont pas non plus conscients pendant la nuit. L'homme ordinaire ne perçoit pendant le sommeil nocturne rien de ce qui se passe dans le corps astral. Mais supposez que vous vous exerciez à passer par les sept degrés de l'initiation johannique, ces étapes importantes de l'initiation chrétienne qui développe la sensibilité. Alors, non seulement il se produirait pour vous ce qui vient d'être décrit, mais outre que vous pourriez développer une certaine force de clairvoyance au moment où le corps astral et le corps éthérique entrent en contact, il se produirait encore autre chose. L'être humain deviendrait conscient de la nature propre de l'âme, des qualités psychiques-humaines du monde astral et du monde dévachanique d'où cette âme tire son origine. A cette vision vient s'ajouter un symbole plus élevé encore, et qui semble embrasser le monde entier. A ce symbole de l'ancienne initiation s'ajoute, pour celui qui passe par les étapes de l'initiation johannique, quelque chose qui est réprésenté au mieux par le premier Sceau. Il voit apparaître le Prêtre-Roi avec sa ceinture d'or, ses pieds semblables à du métal en fusion, sa chevelure flamboyante, et tenant à la main les sept étoiles : Saturne, Soleil, Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus.

La forme qui se trouve au centre du second Sceau n'était indiquée dans l'ancienne initiation que sous la forme de la cinquième âme-groupe. Elle n'existait qu'en germe dans l'humanité des temps anciens et ne s'est développée que dans l'initiation chrétienne : c'est ce qu'on appelle aussi le "Fils de l'Homme", celui qui gouverne les sept étoiles lorsqu'il apparaît à l'homme dans sa vraie réalité.

Cette représentation tout d'abord symbolique des choses doit avant tout nous montrer clairement que les différents éléments qui, chez l'homme actuel, se séparent en deux, corps physique et corps éthérique d'un côté, corps astral et Je de l'autre, peuvent être maniés de telle façon que chacun peut apporter sa contribution au moment de l'initiation : d'abord lorsque le corps astral entre en contact avec le corps éthérique, où les quatre âmes-groupes deviennent visibles, puis lors de l'entraînement par lequel passe le corps astral et qui le rend clairvoyant. Autrefois, la vision proprement dite dans le monde suprasensible atteignait tout au plus une sorte de participation à la vie végétale du cosmos. Par l'initiation chrétienne, un degré plus élevé est atteint par le corps astral, symbolisé par ce que montre le second Sceau.

Vous avez ainsi, décrites conformément au principe de l'initiation, les deux choses que vous trouvez au début de l'Apocalypse. Simplement, l'auteur les a placées dans l'ordre inverse, et ceci à bon droit. Il décrit tout d'abord le visage du Fils de l'Homme, de Celui qui est, qui fut et qui sera, et ensuite l'autre vision. L'un et l'autre sont des symboles de ce que vit l'initié pendant l'initiation. Nous avons ainsi évoqué en notre âme ce qui s'accomplit dans certaips cas de l'initiation, et qui est vécu tout d'abord. Nous poursuivrons demain par les détails de ces expériences réellement vécues, et nous les verrons reflétées dans la description grandiose de l'Apocalypse de Jean.

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