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Conférence donnée par Rudolf Steiner

Dornach (CH), 2 octobre 1916

On peut certes opposer à de tels phénomènes l’objection humaine simple, confortable : Pourquoi les puissances spirituelles divines de la providence laissent-elles faire de telles choses ? Pourquoi ne conduisent-elles pas l’humanité à travers le devenir de l’histoire sans lui imposer des épreuves aussi douloureuses ? Une telle pensée est humaine, trop humaine ; elle procède du sentiment de celui qui peut penser, qui peut croire que le monde aurait été meilleur s’il n’avait pas été fait par les dieux mais par les hommes. Plus d’un croit qu’il peut, par son entendement, exercer une critique de la sagesse qui est à l’œuvre dans l’univers. Mais une telle pensée mène à la plus extrême présomption, à la pire démesure de la connaissance. Nous sommes appelés à percer les mystères de l’existence, mais non à critiquer la sage direction du monde. Nous devons donc acquérir des notions de la place et de l’importance accordée au mal, au courant du mal, par la sage direction du monde. Car si seul le bien était autorisé, si seules de bonnes impulsions parcouraient le devenir historique, l’humanité n’aurait jamais été dirigée vers ce devenir historique de telle sorte qu’elle puisse évoluer vers la liberté. C’est uniquement parce que le mal lui-même peut agir dans le devenir spirituel de l'histoire humaine que l’humanité peut évoluer vers la liberté. Et si les dieux détournaient du mal le regard de l’âme humaine, les hommes resteraient d’éternels automates, ne seraient jamais libres. Le devenir de l’humanité a été ainsi constitué que même ce qui cause la plus profonde souffrance, la plus intense douleur, conduit vers le bien au bout du compte. La douleur n’est que temporelle, sans bien sûr être moins grande ou profonde pour cela. On n’a pas le droit de se faire des illusions sur la douleur, de vouloir s’adonner à une mystique vague et superficielle qui ne veut pas voir la douleur. Il faut vouloir prendre part à la douleur, vouloir se plonger dans la douleur, vouloir la déverser dans sa propre âme ; mais il faut aussi apprendre à comprendre, sans émettre de critiques, la volonté spirituelle qui guide l’existence, comprendre comment sont intégrées au devenir de l’humanité les impulsions les plus diverses, de nature positive et négative, afin que l’homme devienne non seulement bon, mais aussi libre de par ses propres impulsions.

Rudolf Steiner



Voici encore une pensée sur la souffrance:

" "Les personnes qui sont habituées à prier sont mieux armées pour affronter les difficultés et les souffrances. Grâce à cette faculté de s'arracher à l'obscurité et aux pesanteurs terrestres pour s'adresser au Ciel, intérieurement elles sentent moins le découragement, l'amertume, la désolation. Un grand nombre d'épreuves que nous avons à vivre peuvent être liées à la collectivité et il est impossible de les éviter. Une guerre par exemple; pendant une guerre d'une manière ou d'une autre, personne n'est épargné, mais celui qui prie, qui agit par son esprit, transforme intérieurement ses difficultés. Même si extérieurement les événements sont les mêmes pour tous, là où d'autres flanchent, se découragent, se suicident parfois, lui trouve des éléments positifs, et grâce à l'aide intérieure qu'il reçoit du Ciel il peut aussi aider les autres."

Omraam Mikhaël Aïvanhov

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